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Trois utilisateurs de vim retrouvés criblés de balles
Trois adolescents ont été retrouvés criblés de balles, hier, devant leurs écrans encore allumés, dans le petit village de Letacorzu, en Haute-Corse. Selon les premiers éléments de l’enquête policière, il s’agirait vraisemblablement d’un nouvel épisode dans la vendetta impitoyable que se livrent, depuis quelques années, la famille Peroli de Letacorzu et le clan Agostinu du village voisin de Segeriptighuidu. À l’origine du conflit, la religion : les premiers sont de fervents utilisateurs de Vim, les seconds ne jurent que par Emacs.
Selon une source proche du parquet, l’une des trois victimes était le principal suspect d’une enquête portant sur l’incendie volontaire, en mars 2017, d’un cybercafé de Calvi, propriété de Jean-Petru, le patriarche de la famille Agostinu.
Interrogé sur la situation, et sur son espoir de voir le conflit un jour s’apaiser, Jean-Petru nous offre une réponse teintée de pessimisme: « Eh, vous manquez pas de culot, les pinzutu, a venir nous donner des leçons alors que vous tournez sous Windows. Basta avec ces histoires », conclut-il en nettoyant le canon de son AK-47 avec son tapis de souris. Il refusera de nous en dire plus.
Pourtant, malgré l’omerta omniprésente, et le climat de peur qui plombe les deux villages, il suffit de quelques verres de Cap Corse pour délier les langues. Peu à peu, nous commençons à entrevoir le complexe tissu d’évènements malheureux qui aboutit à cette déplorable situation. Si les détails restent flous, les deux versions de l’histoire offertes par les deux villages rivaux sont relativement cohérentes, avec néanmoins une différence essentielle : le déclencheur originel du conflit.
À Letacorzu, on est unanimes : ce sont les Agostinu qui ont engagé les hostilités, en activant par défaut les bindings Emacs dans leur logiciel de CRM pour cellules indépendantistes. Tout autre son de cloche chez leurs voisins, où on accuse les Peroli d’avoir délibérément retiré tout éditeur autre que vi dans l’image Docker de leur solution de gestion de distillerie clandestine.
« Il faut laisser la gendarmerie faire son travail, maintenant », nous confie le brigadier Jean-Maurice Darme. « Mais honnêtement, on est pas sortis de l’auberge. Les distributions basées sur systemd sont encore l’apanage du continent, mais vous imaginez le bordel quand on aura ça ici ? » Espérons que, cette fois-ci, l’avenir lui donne tort.
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