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Un jeune génie résout P=NP
C’est l’oeil brillant de fierté que la maman du petit Jean-Enzo, 14 ans, accepte de nous recevoir dans son village d’Arnac-Lannecy, en Corrèze. Et pour cause, cette jeune maman a tout lieu de s’enorgueillir de sa progéniture : malgré son jeune âge, le petit prodige montre déjà tous les signes d’un brillant intellect.
Son exploit : avoir résolu la fameuse conjecture P = NP, clef de voûte de l’informatique moderne, et dont la vérification mènerait à la mort définitive de la cryptographie, l’effondrement d’Internet et le retour au Minitel, et la mort de plusieurs dizaines de milliers de chatons.
Mais ces inquiétantes conséquences ne troublent pas Jean-Enzo le moins du monde ; il aborde la situation avec beaucoup de modestie, et une certaine nonchalance.
« La solution était pourtant évidente, N=1, mais je comprends très bien que ça ne soit pas à la portée de tous », nous déclare-t-il en sirotant un verre de pastis-grenadine. « Mon prochain travail portera sur la factorisation des courbes elliptiques du second degré », continue-il comme s’il parlait à des experts que nous sommes loin d’être ; « un simple calcul du discriminant donne une solution évidente. Quand ce sera terminé, je m’attaquerai à la conjecture N = PN, qui semble sensiblement plus sournoise. » Une évidence pour cet enfant exceptionnel, alors que ses petits camarades commencent à peine à maîtriser l’art de la soustraction. Quoi qu’en disent les médisants, voilà qui rassure sur l’avenir de la nouvelle génération.
Une ombre plane pourtant sur ce tableau idyllique. La maman de Jean-Enzo espérait que ce résultat brillant suffise pour permettre à celui-ci d’intégrer immédiatement l’IUT du Limousin comme professeur titulaire ; hélas, elle s’est heurtée à un refus catégorique. Une preuve évidente du racisme endémique dans la région, pour la maman de Jean-Enzo, qui ne comprend pas pourquoi le prix Nobel de mathématiques ne lui a pas encore été décerné, alors qu’il mériterait un champ entier de médailles.
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