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Le mythe du Grand Firewall de Chine
Voici une légende urbaine fort persistante, que chacun a forcément entendu au moins une fois dans sa vie : le Grand Firewall de Chine serait la seule structure construite de la main de l’homme et visible depuis le cyberespace. Il s’avère que rien n’est moins vrai.
Pour faire toute la lumière sur cette affaire, notre rédaction est partie enquêter en Chine, dans le milieu sordide et néanmoins florissant de l’industrie des botnets. Nous y avons découvert une réalité étrange, et très différente de notre vie quotidienne.
Nous y rencontrons Jean-Xiuying1, drone de botnet de son état, qui accepte de témoigner anonymement. Depuis plus de 10 ans, Jean-Xiuying travaille à scanner le port 22 de divers réseaux inféodés à l’oppresseur impérialiste. Ses journées font parfois jusqu’à 24h par jour, dans des conditions déplorables et sans aucune protection syndicale. Jean-Xiuying, comme la plupart de ses collègues, survit en s’accrochant au rêve d’une vie meilleure : une retraite au chaud dans une ferme à bitcoins, entouré de ses 34’523 processus fils.
Le cyber-espace n’a pas de secret pour Jean-Xiuying; il en connaît toutes les ficelles (de strings) et les ressorts. Et son opinion sur le Grand Firewall est bien tranchée. « Du flan pour les touristes », nous assène-t-il. « En 10 ans, ces guignols ne m’ont pas empêché une seule fois de faire mon travail. C’est très surfait. Si vous voulez voir de la vraie cyber-architecture impressionnante, regardez plutôt le malware de vos compatriotes de la DGSegmentation fault (Core dumped). »
Sur cette dernière réflexion énigmatique, sans nous donner d’autre explication, Jean-Xiuying se mure dans le silence, et ne nous parlera plus.
Nous rentrons en France, troublés. Quel est donc ce secret qui semblait tant peser sur la conscience de Jean-Xiuying ? Nous ne le saurons sans doute jamais.
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Nom connu de la rédaction ↩
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